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Interview avec Victor Cesca, ancien étudiant et réalisateur de Fortissimo

  • thème Rencontres
  • date 18.05.2022

Ancien étudiant Nantais (promotion 2018), Victor Cesca est aujourd’hui réalisateur. Focus sur son parcours, sa vision du métier et son nouveau court-métrage ‘Fortissimo’.

Tu as été diplômé en 2018, quels souvenirs gardes-tu de tes 3 années à CinéCréatis ?

J’ai été diplômé il y a 4 ans, ça commence à remonter… Le souvenir que j’en garde, la chose la plus importante, c’est le groupe de copains/collègues que je me suis fait là-bas pendant les 3 ans. L’école m’a vraiment permis de me faire un groupe d’amis qui travaillent tous dans le cinéma, et maintenant, on a plaisir à travailler ensemble régulièrement. Notamment sur Fortissimo ou les autres films que j’ai réalisés. Je me suis fait comme une famille pro grâce à l’école et ce lien est encore très fort aujourd’hui.

Tu as réalisé différents films, peux-tu nous en dire un peu plus ?

J’ai commencé à faire du court dès la fin de la 2ème année. Ce premier projet, en 2017, s’appelait Aller-retour et a été fait en autonomie, avec des gens de l’école. Ce court-métrage a bien fonctionné en festival et m’a permis de rencontrer des gens comme Blast production, avec qui je travaille encore aujourd’hui. Ensuite, j’ai tenté le concours du Nikon Film Festival, juste après mon diplôme. Mon film Un beau sourire partait plus d’une blague mais est finalement arrivé dans les 50 films finalistes ! Ça m’a permis d’accroître mon réseau, notamment avec les diffusions des films en salle sur Paris, où tu as l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes. J’ai ensuite fait mon premier court accompagné par Blast, Nuisible, qui a été assez compliqué à produire mais qui a très bien marché en festival.

J’ai encore une fois participé au Nikon Film Festival en 2021, et j’ai encore fini dans les 50 finalistes ! Ça m’a à nouveau permis d’avoir une bonne exposition de mon travail, mais c’était en plein Covid donc il n’y a pas eu toutes les projections dans les salles comme j’ai pu connaître avant.

L’année dernière, j’ai fait un autre court, une comédie musicale appelée Chronolovie. C’était rapide, c’était une envie d’explorer un nouveau genre. Filmer la danse, la musique, c’est mettre en avant l’art du rythme et du tempo, mettre en scène des images… c’est réunir tous les arts ensemble et c’est ça qui m’a plu et que je recherchais dans ce film.

Qu’est-ce qui te plaît dans la réalisation de films ?

En réalisant mes différents projets, j’ai réalisé que je tournais uniquement des films de divertissement populaire, tournés vers le public. Un peu comme si j’étais un marchand de bonbons qui donne un bonbon, puis deux, puis trois… Le plus possible aux spectateurs. J’ai grandi avec ces films qui racontent quelque chose de fort, mais qui divertissent en même temps. Avoir le sens du spectacle, c’est divertir autant un enfant de 5 ans, qu’un adulte, ou qu’une personne de 70 ans. J’aime le cinéma dans sa globalité, mais divertir c’est ma propriété.

Tu t’apprêtes à réaliser un nouveau film, Fortissimo. Peux-tu nous en dire plus ? Où en es-tu actuellement ?

Fortissimo, contrairement à Nuisible ou Chronolovie, est un projet de longue haleine. J’ai l’idée depuis fin 2018 en tête. Dans quasiment tous les courts que j’ai pu faire, à chaque fois, j’explore deux thématiques : le duel et l’obsession. Fortissimo est à nouveau une histoire de duel. C’est l’histoire d’un prêtre, Guy, passionné de musique et qui joue du piano dans son église. Un soir, l’église accueille une petite fille mystérieuse, qui se trouve être une prodige au piano. Un duel musical va s’engager entre les deux personnages.

Tu as donc à nouveau de la musique à filmer pour ce court ?

Oui tout à fait. Pour moi mettre en scène un film, c’est comme composer une musique, tout est une question de rythme et de tempo. C’est pourquoi de mon point de vue, la comédie musicale est le genre le plus cinématographique qui existe.

Comment se passe la préparation ? Quand va avoir lieu le tournage ?

On est sur ce court depuis juin 2021. C’est long car c’est un court-métrage ambitieux et de genre : une comédie d’action « musicale ». Ça a donc été deux ans de réflexions sur l’écriture jusqu’à avoir un scénario qui nous plaît, en juin 2021.

On commence à tourner en avril, à Saint Gilles Croix de vie. J’aurai notamment une étudiante de dernière année à Nantes en tant que seconde assistante mise en scène, Adèle Guerlec.  J’ai souvent eu l’habitude de tourner avec des étudiants actuels, et également avec toute l’équipe d’anciens que je connais bien depuis plusieurs années.

Le projet est porté par deux boîtes de production, Blast, mais aussi la Baleine Mécanique. Le scénario du film a gagné un concours de scénario en Pays de la Loire ce qui a amené la Baleine Mécanique à s’intéresser au projet. Je travaille aussi avec une association à Angers, Cours 49 production. C’est donc une co-production. On a déjà bouclé le budget, même s’il peut toujours y avoir des dons associatifs qui pourraient nous aider après le tournage. En termes de prépa, on est dans les temps, tout se profile bien. On a réussi à trouver une vraie prodige du piano, ce qui n’était pas facile ! Mais on a comme actrice principale une jeune fille de 11 ans qui joue du Mozart comme personne !

Quels sont tes objectifs avec ce film ?

Au regard de ce que j’ai pu faire, c’est le premier projet pour lequel j’ai pris autant de temps. À le penser, à l’écrire, mais aussi pour la mise en scène. C’est un projet posé, réfléchi. On a une équipe solide et expérimentée. C’est également le plus gros budget que j’ai pu avoir pour de l’autoproduction. Ce type de film ne peut exister qu’en indépendant, le film de genre populaire étant quasiment impossible à financer en France par les voies de financements classiques.

J’espère que ce film va servir de bascule, et avoir une grande visibilité en festivals en France et à l’étranger. J’espère aussi réussir à faire connaître mon travail de réalisateur « musical » et divertissant, avec toujours cette thématique du duel en toile de fond.  J’espère que c’est ce qui sortira du film.

Que pouvons-nous te souhaiter ?

Dans un premier temps, que le tournage se passe bien, et qu’on réussisse à tourner tous les plans dans les 5 jours de tournage. Ça reste un court-métrage, mais même à cette échelle, on ambitionne de faire un format block buster, avec notamment l’utilisation d’un drone, la présence de cascadeurs… On mise sur un film qui ne sera pas comme les autres. Faire un court-métrage qui n’a pas à rougir de la comédie d’action qui existe en format long.

Ensuite ? Je nous souhaite que le film marche et me permette de me faire encore plus un réseau dans le milieu pour avoir l’opportunité de travailler sur des projets de plus en plus ambitieux.