Lavomatik : Une mini-série qui observe l’humain dans le quotidien

Le récit met en scène trois personnages aux profils volontairement contrastés :

• un chasseur réservé,
• une jeune fille discrète mais tranchante,
• et une femme se revendiquant pro-végan, aussi bruyante qu’incohérente.

Leur interaction, d’abord superficielle, évolue progressivement vers une forme de démasquage mutuel. Les postures tombent, les contradictions apparaissent, et chacun révèle, malgré lui, une vérité plus intime que ce qu’il affichait.

Un quatrième personnage, un observateur silencieux au fond de la pièce, agit comme témoin, alter-égo de l’autrice, mais aussi du spectateur.

Lavomatik mélange humour et regard sur la société. La série pointe les incohérences de ses personnages sans les tourner en ridicule. Elle choisit au contraire de les traiter avec bienveillance, rappelant que les convictions affichées ne disent pas toujours la vérité sur les personnes.

Sous ses airs de comédie légère, le projet aborde en réalité des thèmes fondamentaux :

• le double jeu social,
• la pression des apparences,
• la rencontre fortuite comme déclencheur de transformation.

Portée par Mona Hay à la réalisation et à l’écriture, la série repose sur une mise en scène épurée, pensée pour laisser place aux dialogues et aux silences. Le travail technique, assuré par une équipe étudiante complète (image, son, lumière, décors, machinerie, production), se distingue par une approche professionnelle :

• Découpage sobre et statique, privilégiant la retenue et l’observation.
• Travail sonore narratif, où chaque personnage est introduit par une signature acoustique.
• Costumes et accessoires à forte dimension symbolique, jouant sur les codes visuels des identités représentées.
• Initiatives techniques audacieuses, telles qu’un travelling réalisé à l’intérieur d’une machine à laver à l’aide d’un dispositif fabriqué sur mesure.

Au-delà de l’exercice de style, Lavomatik témoigne d’une réflexion sincère sur la façon dont les jeunes générations perçoivent les rapports humains : lucides, critiques, mais profondément attachées à la notion de rencontre.

Car si une laverie sert à nettoyer le linge, cette série semble poser une question en filigrane : et si certains lieux nous permettaient aussi de nous laver de nos personnages ?