Le soleil se couchera à l’est : Une famille face à l’exil

Pendant la guerre en Ukraine, à Marioupol assiégée, Maria, 62 ans, et son fils Bogdan, 41 ans, trouvent un moyen d’être exfiltrés de la ville par des sauveteurs. Mais au moment de fuir, une question déchirante se pose : faut-il partir et tout laisser derrière soi, ou rester au risque de ne jamais revoir ceux qu’on aime ?

Le projet s’est imposé au réalisateur, Léon Michaud, lorsque la guerre en Ukraine est revenue au cœur des médias lors de l’investiture de Donald Trump. Le sujet le touche personnellement, ayant des proches qui ont dû fuir le pays. Il constate que l’on parle souvent du conflit à travers l’histoire des puissants et les enjeux géopolitiques, mais rarement par le prisme de celles et ceux qui vivent la guerre dans leur chair, dans leur quotidien, dans leur maison.

À travers cette fiction, le film souhaite transmettre un message profondément pacifiste et humaniste. Il raconte, avec sensibilité, l’histoire de millions de personnes contraintes de quitter leur terre, leurs souvenirs, leur identité, en Ukraine comme ailleurs. Pour toucher un public large, le récit s’appuie sur un thème universel : la séparation.

Le film se veut ancré dans un réalisme sobre, inspiré notamment de Children of Men, In Ukraine et Atlantis. Le décor principal est celui d’un appartement HLM d’inspiration soviétique : un intérieur modeste où se mêlent traces du passé et touches de modernité.

La mise en scène privilégie la caméra à l’épaule, afin de transmettre l’urgence, la tension et une forme d’instabilité permanente. La lumière, froide et légèrement bleutée, rappelle le gris d’un ciel de mars et symbolise la période sombre que traversent les personnages. Faute de montrer, le film suggère : le hors-champ aura un rôle central. Les explosions lointaines et les tirs intermittents dresseront une menace invisible mais continue.

Le choix du format 4/3 répond à une intention forte : créer un sentiment d’enfermement. Les personnages sont cernés par la guerre, et l’espace se resserre autour d’eux, physiquement comme émotionnellement.

La musique se fera discrète, principalement au piano, accompagnant l’évolution de la tension intérieure du récit sans jamais la surligner. Pour le générique, une réinterprétation au piano du chant patriote ukrainien « Oi u luzi chervona kalyna » apportera une résonance à la fois intime et collective.

Les dialogues seront en ukrainien, afin de préserver l’authenticité du contexte. Le jeu des acteurs devra être naturel, ancré, pour porter toute la vérité émotionnelle de ce drame humain.