En 1971, Henri, 10 ans, découvre les premiers élans de l’amour avec un ami, avant d’être brisé par le regard choqué de sa mère. Honte, silence, et une cabane de couvertures pour seul refuge. Dans son cocon de lumière, Henri cherche des mots dans un jeu de Scrabble, comme pour comprendre ce qu’il ressent, ce qu’on lui interdit.
Mini-court : Cabane à Lettres
En première année, les étudiants de CinéCréatis réalisent pour la première fois un tournage sur deux jours, en dehors de l’école. Ce tournage implique obligatoirement deux décors distincts et la participation d’acteurs. L’objectif de ce projet est de les initier à l’organisation d’un tournage : recherche de décors, déplacement de matériel, casting de comédiens, etc.
Parmi les nombreux projets proposés par les étudiants de CinéCréatis, une équipe nantaise a choisi de porter un film réalisé par Lilou Roux, intitulé "Cabane à Lettres".
- campus Nantes
- thème Courts métrages
- date 18.06.2025

Cabane à Lettres
Ce court-métrage aborde l‘idée de la construction de soi et dénonce les discriminations que subissent les personnes jugées différentes. Ici, ce film parle de l’homosexualité d’un jeune garçon, qui a été démasqué par sa mère. Cette dernière ne crie pas sur son fils, mais son expression froide traduit sa colère et cela rend la situation plus violente encore pour l’enfant car elle crée un tabou. Cette violence se retranscrit à travers son discours et son attitude typique de la société.
Henri, lui, n’a que dix ans. Ainsi, son attirance pour les garçons est pure et naturelle. Son discours hésitant illustre sa gêne marquant son amour pour le garçon en face de lui. De plus, son isolement et son silence face à ces discriminations sont des éléments que l’équipe du film va mettre en avant, et ce aux travers de différents aspects.

Note d'intention de la réalisatrice
Pour ce film, un décor chaleureux est envisagé, composé de guirlandes lumineuses et de couleurs enfantines, afin de contraster avec la dureté du contexte extérieur. Les lumières diffuses et chaudes visent à créer un effet magique, renforçant la douceur apportée par les guirlandes.
Les jeux d’enfants occupent une place centrale dans l’intrigue. Les Playmobil, la cabane en couvertures ou d’autres éléments ludiques constituent des vecteurs émotionnels forts, capables d’éveiller des souvenirs et de créer une forme d’intimité avec le spectateur. Le jeu de Scrabble, quant à lui, prend une valeur symbolique : il devient un moyen pour Henri d’exprimer ses émotions autrement que par la parole.
À l’âge adulte, le carnet de voyage témoigne d’un attachement aux choses simples. Les mots, à travers le Scrabble et l’écriture, restent des repères essentiels dans le parcours d’Henri, marquant une volonté d’acceptation de soi. Le cadre du camping évoque l’émancipation, la liberté et la simplicité. Le personnage évolue dans un lieu qui reflète un apaisement intérieur, à l’écart du monde social. Contrairement aux séquences précédentes, cette partie privilégie la lumière naturelle. Les arbres et leurs ombres offrent une matière visuelle plus organique que celle produite par un éclairage artificiel.
Cette dernière scène s’accompagne d’une musique à la fois nostalgique et entraînante, prolongée sur le générique afin de laisser l’imaginaire du spectateur se déployer librement. Dans la cabane, une musique douce, semblable à celle d’une boîte à musique, suggère un univers pur et vivant. Les dialogues restent rares, mais chaque mot compte : ils traduisent des instants quotidiens saisis à différentes étapes de la vie.
