Rencontre avec Rémy Leroy, réalisateur du clip "I Could Be"

Rémy Leroy, diplômé en 2019 à Nantes, a réalisé un clip pour le duo Konoba et R.O et leur titre « I Could Be ». Entouré d’une équipe d’anciens étudiants de sa promotion, il a également fait appel à des étudiants actuels pour les renforts et la figuration. En 7 minutes, il filme les souvenirs d’un homme regrettant la fin d’un amour de jeunesse, rempli de nostalgie et de mélancolie. Retour sur le clip et sur cette belle expérience en équipe.

Remy, quel a été ton parcours suite à ton diplôme ?

Après mon diplôme, j’ai travaillé assez vite en tant qu’assistant caméra sur des projets courts comme des clips, des courts-métrages ou de l’institutionnel. Puis il y a quelques mois, j’ai décidé d’arrêter et de me concentrer sur mon activité de réalisation de films d’entreprise en indépendant.

Comment as-tu eu l’idée de réaliser ce clip ?

J’avais des thématiques qui traînaient dans ma tête depuis quelque temps et lorsque j’ai découvert la musique, tout est allé super vite.  En 7 minutes, elle évolue tellement en termes de style et d’émotion que la dramaturgie était déjà présente avant même de commencer à écrire. De là, l’idée s’est précisée et s’est construite au fur et à mesure des écoutes, jusqu’à devenir presque obsessionnelle. Alors j’ai décidé de la coucher sur papier.

Comment s’est passé la prise de contact et la relation avec les artistes ?

Très simplement. Ils se sont d’abord demandé pourquoi un inconnu les contactait en rapport avec une musique vieille à l’époque de deux ans. Puis, ils ont adoré l’idée et l’aventure a démarré.

Peux-tu nous parler de l’histoire du clip, et notamment du personnage principal ?

Disons que l’idée du temps qui passe sans qu’on ne puisse rien y faire n’est pas celle qui me réjouit le plus. Le personnage joué par Gabriel est un personnage qui, dans le fond, ne fait que subir. Il subit le temps : sa vitesse, sa dilatation, son accélération, mais aussi ses souvenirs. Il a vécu dans le passé toute sa vie. Il n’a jamais digéré cette histoire et s’est laissé consumer par les regrets.

C’est un personnage fondamentalement nostalgique et mélancolique. Je pense que selon l’interprétation et le vécu de chacun, on pourra aussi se demander s’il n’est pas bercé d’illusions par des souvenirs idéalisés à la frontière avec la fiction.

Tu t’es entouré d’une équipe d’anciens de CinéCréatis, peux-tu nous en parler ?

On est beaucoup à être resté très proche alors on ne s’est jamais vraiment posé la question. C’était même ce qui motivait tout le monde à entrer dans l’aventure : “Faire un film avec les copains”. On savait exactement qui appeler. Il y a tellement de gens en qui on peut faire confiance que c’était même triste de se dire qu’on ne pouvait pas appeler tout le monde. En deux ans, on s’est tous professionnalisés et c’était incroyable de se retrouver sur un tel projet.

Comment s’est passée la préparation ? et le tournage ?

La préparation était assez folle car les ambitions n’ont fait étonnamment que de grandir. On est passé d’un tournage de 3 jours en petite équipe à un tournage en anamorphique de 7 jours avec une équipe de 25 personnes !

On était bien préparés et le tournage était assez dingue. Il y avait beaucoup d’enjeux, comme le fait de tourner dans presque 4 villes différentes avec tout ce que ça implique. On a eu la chance presque insolente de tomber sur la seule semaine complètement ensoleillée de juin, ce qui nous a permis de tourner et de raconter exactement ce qu’on avait prévu.  C’était ma première vraie réalisation et je dois avouer que j’avais très peur que le tournage ne se passe pas aussi bien et que l’équipe soit déçue. Mais à l’arrivée, j’ai l’impression qu’à la fin du premier jour, tout le monde avait le sentiment que rien ne pouvait nous arriver et qu’on allait avoir un très beau tournage.

Tu as également fait appel à des étudiants de l’école pour ce clip ?

On ne tournait pas loin de Nantes alors c’était logique de faire appel à des étudiants ! Il y avait un besoin de renfort electro, caméra et déco sur certaines journées et il y avait aussi l’équipe machinerie qui, elle, était composée uniquement de deux étudiants. Entre les tonnes de travellings, les accroches voiture et les plans dans l’eau, je pense qu’ils ne se sont pas ennuyés ! Le fait est, et c’est la vérité, qu’on n’a jamais eu l’impression de tourner avec des étudiants.

Regardez le clip : R.O x Konoba – I Could Be – YouTube

 Suivre les aventures de Rémy : @remy_leyy