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Tournage du clip Satyresse par Xavier Aliot

  • campus Montpellier
  • thème Info cinéma
  • date 25.10.2021

Le duo de pianistes « Jatekok » a choisi Xavier Aliot, réalisateur et intervenant à CinéCréatis, pour la réalisation de son clip « Satyresse ».

Sur le plateau du campus de Montpellier, 2 élèves ont participé au tournage et à son élaboration (décor, lumières, assistanat). Le clip sortira en janvier 2022.

Rencontre avec « Jatekok » qui nous en dit plus sur ce projet.

Qui est « Jatekok » ?

Nous sommes pianistes et nous formons le duo Jatekok depuis plus de 10 ans. Diplômées du Conservatoire de Paris, nous menons une carrière internationale à travers des concerts dits « classiques » (récitals, concertos avec orchestre), des projets transdisciplinaires (mime, sand artist, danseurs hip hop, magie) et des concerts avec Rammstein. Nous adorons les challenges et les rencontres artistiques de tout style. Cela nous inspire et nous motive à créer toujours plus de nouveaux concepts et de nouveaux projets

Quelles sont vos inspirations musicales ?

Nous jouons majoritairement ce qu’on appelle la musique classique, qui brasse plusieurs siècles de répertoire, mais nous sommes également ouvertes sur d’autres styles musicaux. Nous aimons cette démarche de transversalité qui permet de toucher des publics très différents. Cela nous nourrit artistiquement et intellectuellement.

Pouvez-vous nous parler du projet Satyresse ?

Après le premier confinement, la vidéo en musique classique s’est très largement imposée sur les réseaux sociaux. Nous sommes donc parties de l’idée d’un enregistrement à but audiovisuel et non pas discographique d’œuvres que nous avions beaucoup jouées. Nous avions collaboré à plusieurs reprises à Xavier Aliot et nous lui avons donc naturellement parlé de ce projet. Il a été très inspiré par notre interprétation du « Prélude à l’après midi d’un faune » de Debussy. La modernité de ce projet a été d’inverser la dramaturgie initiale pour que le satyre ne soit pas un homme mais une femme. Notre but, à travers ce projet, est de diffuser autrement la musique classique à travers une mini-série.

Y avait-il une raison particulière de choisir ce morceau ?

Ce sont des œuvres qui ont jalonné notre parcours et notre carrière.

Et pour la plupart, leur apporter un support visuel nous paraissait pertinent. Nous sommes parties du Faune de Debussy et nous avons imaginé un répertoire qui se voulait cohérent avec l’histoire. Un répertoire fait de pièces courtes avec des ambiances très contrastées.

Brubeck avec son rythme effréné, Carmen avec son rythme lancinant et hypnotique, Clair de Lune de Debussy pour un moment intemporel et Bach/kurtag pour un moment spirituel…

Etes-vous restées fidèles à la partition d’origine ou l’avez-vous réinterprétée ?

Nous ne jouons quasiment pas les partitions d’origines car la plupart d’entre elles sont destinées pour d’autres instruments et notamment pour orchestre. Nous jouons donc des transcriptions à deux pianos. Ces transcriptions sont pour la plupart faites par le compositeur lui-même et parfois ce sont d’autres interprètes ou compositeurs qui se prêtent à cet exercice et transcrivent pour une formation particulière.

Le 2 pianos et 4 mains se prêtent particulièrement à ces jeux de transcription : par exemple Carmen est un opéra; le prélude à l’après-midi d’un faune est un poème symphonique; les Danses polovtsiennes sont extraites de l’Opéra du prince Igor de Borodine ; le clair de lune de Debussy est une œuvre pour piano seul…

Comment s’est passé le travail avec Xavier, le réalisateur ? De la préparation au tournage.

Nous avons fait confiance à 100 % à Xavier qui est un ami de longue date et qui nous suit dans notre carrière depuis nos débuts. Nous connaissons ses talents de réalisateur, il avait auparavant réalisé quelques clips vidéos pour nous et c’est lui-même qui nous a suggéré l’idée d’une mini-série musicale.

Comment avez-vous vécu cette journée de travail ? Entre les danseurs, la projection vidéo, vous à jouer etc. Comment cette journée s’est déroulée pour vous ?

C’était un moment privilégié car nous étions entourées d’artistes et de professionnels de qualité qui nous ont fait le cadeau de leur motivation, de leur temps et de leur talent.

Le matériel technique mis à disposition était impressionnant. Nous avons été très touchées par les prêts qui nous ont permis de réaliser au mieux ce projet : mis à disposition du studio, vidéoprojecteur de très grande qualité,  =les deux pianos à queue prêtés par Pianorama,  les caméras et les lumières.

Ce fut une journée intense car nous avons filmé les 6 actes en une journée. Tout le monde s’est investi à fond !

Le tournage a eu lieu dans le studio de CinéCréatis, qu’en avez-vous pensé ?

C’est une chance inouïe pour nous d’avoir accès à un lieu dédié à la création cinématographique. Nous avons été très bien reçus et tout a été mis en œuvre pour aboutir à un travail de qualité. Nous sommes très reconnaissantes envers le campus créatif, les équipes de l’ESMA et de CinéCréatis.

Aviez-vous déjà pu tourner dans de telles conditions ?

Non. Nous avions déjà participé à des plateaux télé, mais ça passe très vite et il s’agit d’une prestation filmée. Dans ce cas précis, il s’agissait d’un véritable tournage avec tout ce que cela implique : maquilleuse, costumière, DA, mise en scène, lumières et son. Cela permet de créer dans des conditions optimales et d’explorer de nouvelles voies artistiques.

En quoi le clip vidéo est important pour ce projet ? Ou de manière générale pour une œuvre musicale ?

Nous sommes arrivés à une période où l’image prédomine notre société.  Il est donc primordial de mettre l’image au service de notre travail, cependant elle ne doit pas nous détourner de nos intentions artistiques. C’est également pour nous très intéressant de mélanger ces deux milieux artistiques qui sollicitent deux sens très différents :  la musique relève du domaine de l’impalpable, tandis que l’image incarne les émotions directement. C’est un duo gagnant !

 

www.duojatekok.com

www.xavier-aliot.fr