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Hors champ

Les amateurs de grands films au cinéma aiment voir toutes les techniques adoptées pour permettre la réussite d’un court-métrage.

Parmi ces moyens cinématographiques réside celui du hors champ ou hors cadre. Ce dernier est défini parce qui ne se voit pas, joue sur la perception par le spectateur. Il existe donc par le regard subjectif du spectateur qui réfléchit sur ce qui n’est pas dans l’image de base filmée par la caméra. Le hors-champ est alors synonyme de réflexion. Il est hors temps et hors espace et n’est pas montré explicitement.

De ce fait, comment un réalisateur peut mettre en place cette mise en scène si particulière ? Quels moyens utilise-t-il pour arriver à ce type de prise de vue ?

Hors champ : comment est-il créé ?

Hors-champ définition

Pour effectuer un petit rappel, l’image que l’on voit à l’écran, au cinéma, pendant le déroulement d’un film est le cadrage réalisé par la caméra. C’est ce qu’on appelle ici, le champ. Et, tout ce qui ne se voit pas hors de ce même cadre fait partie du hors champ (aussi appelé hors-cadre).

Le hors-champ est donc lié au champ, consiste à la jouer sur la perception d’une scène. Il commence alors après les quatre coins de l’image et la prolonge par l’imaginaire. Le hors champ est donc la perception du spectateur, ce que le spectateur du court-métrage ne voit pas à l’écran. Cette partie invisible est alors hors du temps et est définie en trois dimensions.

« Le hors-champ renvoie à ce que l’on n’entend ni ne voit, pourtant parfaitement présent, André Bazin »

L’objectif du hors champ

Pour continuer la définition hors champ dans le cinéma, il a des buts bien précis et intentionnels. Par la présence du hors champ, le réalisateur souhaite susciter des émotions à travers la perception de cet espace-temps indéfini. Toute cette mise en scène fait naître une partie de mystère avant tout. Que ce passe-t-il dans cet autre espace ?

Il est donc important de connaître la différence entre un hors champ concret qui montre, par exemple, un objet partiellement dans le champ, d’un hors champ imaginaire. Dans ce dernier, le spectateur interprète ce qu’il ne voit pas à l’image et peut alors être frustré de ne pas savoir. Le hors champ est alors ce vide, cette ellipse temporelle qui met en avant du suspense dans l’action. C’est tout un art.

Le horschamp pour créer des émotions

Par cet objectif principal du hors champ au cinéma, le réalisateur veut créer une perception et une émotion particulières qui est propre au spectateur et à personne d’autres. Car, oui, le hors champ est seulement destiné à celui ou celle qui visionne le court-métrage.

L’observateur devant l’écran peut, avec la technique du hors champ, ressentir de la peur, de l’étonnement ou de la stupeur si l’action est dramatique. L’effet de surprise est bel et bien présent. Au contraire, dans les scénarios plus comiques du style des films de Charlie Chaplin , le hors champ permet de mettre encore plus le rire en avant.

Cette méthode cinématographique est aussi utilisée dans les films de type policiers et historiques.

Nombres de réalisateurs connus ont souvent recours à la technique du hors champs, comme Alfred Hitchcock dans Vertigo ou encore Les oiseaux par exemple, Fritz Lang dans M le Maudit, Steven Spielberg dans les Dents de la Mer.

Le hors champ dans les autres médias

Le hors champ existe au cinéma mais, aussi dans d’autres domaines.

Le hors-champ dans la peinture

En peinture (les tableaux de Edward Hopper par exemple, tirent leur force dans ce qu’ils ne montrent), dans la bande dessinée comme en photographie, on parlera plutôt de hors cadre, de ce qui se situe hors de la toile ou des limites de la photo. On peut néanmoins parler de hors-champ en peinture. Les deux termes sont utilisés.

Le hors cadre en photographie

Toujours est-il que cet effet temporel et spatial se défini par divers éléments comme une fenêtre ouverte, un objet caché (non visible à l’image) ou partiellement montré (comme un arbre). En photo, le hors cadre est le plus souvent une ombre, un reflet ou un regard porté vers l’extérieur lors de la prise de vue photographique.

Hors champ : les techniques pour le réussir

Jouer sur les regards

Une des principales méthodes pour créer un hors-cadre est la mise en place des regards. L’attitude des acteurs est donc ici primordiale. Comme précédemment, ce regard est attiré par l’extérieur du champ. Tout est fait pour interpeller le spectateur du film et tout est une question de jeu, de point de vue.

Car, oui, le regard se travaille. Par exemple, un acteur peut détourner son regard avec une émotion particulière ou, au contraire, garder le regard fixe vers une autre direction. Tous ces types de regards permettent de donner de la valeur au hors cadre.

Hors champ, répliques et sons : les dialogues

Un autre moyen pour créer un hors cadre est celui des dialogues. En effet, si des voix viennent du hors champ, elles proviennent de personnages qui le sont aussi. Les voix de ces acteurs hors champ comme dans les séries se nomment les voix off (ou voix hors champ). Un acteur peut, par exemple, parler à une autre personne que l’on ne voit pas mais, que l’on entend.

Tous les sons peuvent donc créer cet espace imaginaire et mettre en avant un plus aspect mystérieux de l’action.

Les cadrages suscitant le hors champ

La façon dont la caméra filme pendant un court-métrage est aussi un autre moyen de créer un hors champ. De ce fait, deux plans permettent de posséder cet effet. Il s’agit du plan américain qui s’arrête souvent aux genoux des protagonistes et du plan rapproché qui zoome sur une partie d’un objet.

Une partie du visage comme les yeux, par exemple, permettront d’imaginer un visage et une personnalité. Voilà le principe du hors champ.

Pour connecter en radio une caméra en hors champ, il faudra donc posséder un émetteur et un récepteur.

L’organisation du champ

Le hors champ étant directement relié au champ, ce dernier peut mettre en avant certains effets pour donner de la valeur au hors champ. Ici sont donc concernés un cadrage sur un plan d’horizon, une pièce avec une lumière tamisée ou encore une porte qui se ferme. Le décor en lui-même et son atmosphère sont des éléments qui participent au hors champ.

Pour conclure, le hors champ suscite l’imaginaire du spectateur. Il n’existe réellement que par ce dernier et sur sa capacité à prolonger le temps et l’espace du film. Ce hors champ est une technique implicite de prise de vue qui est créée par divers éléments comme les regards, les attitudes des acteurs ou encore par l’intermédiaire de sons bien spécifiques.

Ce moyen de filmer capte l’attention et donne un intérêt au film par des suppositions qui peuvent être multiples. Le hors champ est alors cette manière de prolonger ce qui se voit et permet de se projeter dans l’infini du court-métrage.