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Rencontre avec Lucie Barrion et Benjamin Hermenier, co-réalisateurs du film de fin d’études Regarde-moi

  • campus Nantes
  • thème Rencontres
  • date 20.05.2022

À Nantes, Lucie Barrion et Benjamin Hermenier sont les deux co-réalisateurs du Film de fin d’études Regarde-moi, dont le tournage a eu lieu en avril. Présentation de leurs films, de leurs attentes, et de leur parcours.

Pouvez-vous vous présenter ?

Benjamin : J’ai grandi à Laval, en Mayenne, à côté de Nantes. Après le lycée, je suis parti étudier l’histoire avant de partir en Australie en voyage, et c’est là-bas que mon intérêt pour le cinéma s’est amplifié. J’étais déjà cinéphile pendant mon adolescence, mais pendant mon voyage j’ai eu envie de faire un documentaire sur mon expérience et en rentrant en France, je me suis inscrit à CinéCréatis. J’ai toujours aimé le cinéma, particulièrement le film Laurence Anyways de Xavier Dolan, American Beauty de Sam Mendes et A plein temps d’Eric Gravel. J’aime beaucoup aussi le cinéma de François Ozon, d’Almodóvar et de Maïwenn.

Lucie : J’ai toujours vécu à Nantes et comme Benjamin, j’ai intégré CinéCréatis plus tard. Je suis partie au début étudier le commerce international, avec notamment un Bachelor en Business management à Cardiff en Angleterre. Ensuite, j’ai intégré l’école, une fois mon projet plus muri. Le cinéma m’a toujours passionné, notamment les films qui font ressentir beaucoup d’émotions. Un de mes films préférés est Les Héritiers, de Marie-Castille Mention-Schaar, mais aussi les films de Charlie Chaplin, et Harry Potter. Le cinq surtout.

Quels sont vos films de références pour Regarde-moi ?

Lucie : Justement, une des scènes d’Harry Potter, le 5, avec le miroir ! On a une scène avec un miroir brisé dans Regarde-moi et pour comprendre comment réaliser cette scène, nous nous sommes notamment inspiré de ce film. On a aussi beaucoup étudié des films de Xavier Dolan, comme Mathias et Maxime, Jusqu’à la garde de Xavier Legrand, Blow out de Brian de Palma.

Benjamin : Comme films de références, on a aussi Deux jours à tuer de Jean Becker, et Un monde de Laura Wandel.

Vous êtes co-réals, comment réussissez-vous à vous partager ce rôle ?

Benjamin : Très tôt, on s’est réparti les rôles. Je suis à l’image et sur la partie technique, Lucie est sur la direction d’acteurs. J’avais déjà eu la chance de travailler sur la direction d’acteurs sur Machina Ex Mortem, mon sujet libre de deuxième année, et c’était très intéressant, mais j’avais envie d’essayer un autre rôle. Lucie a une bonne analyse des gens, c’était cohérent.

Lucie : Pour ma part, il s’agit de ma deuxième expérience sur ce poste-là, la direction d’acteurs. J’avais envie de retenter l’expérience. J’ai une revanche à prendre, je suis de plus ne plus sensible concernant le jeu des acteurs dans les films, donc ça m’intéresse beaucoup. Et je peux m’appuyer sur Benjamin et ses conseils, qui l’avait très bien fait sur Machina Ex Mortem.

Pouvez-vous nous présenter votre film ? Quels sont les sujets abordés ?

Benjamin : Le film raconte l’histoire de Tom, un jeune adolescent qui se fait harceler à l’école car sa mère poste depuis son enfance des photos de lui sur les réseaux sociaux. Il va le découvrir et comprendre enfin pourquoi les autres élèves du collège se moquent régulièrement de lui.

Lucie : Ce film aborde des thèmes variés. On y parle des relations entre adolescents au collège et du harcèlement subi par certains. Le sharenting, le phénomène qui consiste à partager régulièrement des photos de ses enfants sur les réseaux sociaux, est l’un des axes principaux du film.

Pourquoi avoir voulu parler du sharenting ?

Benjamin : C’est un sujet que j’ai découvert il y a quelques années. J’avais analysé le phénomène sans avoir le nom exact. Je me suis beaucoup renseigné sur le sujet, sur le harcèlement qui peut en découler, la pédo-criminalité, la question du public et du privé sur Internet, du consentement chez les enfants…

Lucie : Benjamin m’en avait parlé en début de deuxième année. Il a commencé à écrire pour le film de fin d’étude, on échangeait beaucoup ensemble. On a réfléchi à une histoire, pour qu’il y ait des enjeux d’acting, d’image, de post-prod… Créer un projet dans sa globalité pour réussir à motiver une équipe à travailler avec nous.

Justement, quels sont ces enjeux d’acting et de post-prod ?

Lucie : Pour l’acting, c’est notamment de jouer avec des adolescents. Qui plus est sur un sujet qui traite de harcèlement, qu’ils peuvent connaître de près ou de lien. Il faut donc réussir à discuter avec eux de ce sujet. On a aussi beaucoup de figurants, adultes comme adolescents. Pour la post-production, c’est réussir à créer un réseau social crédible, auquel les gens peuvent s’identifier. Les enjeux de l’image, c’est l’esthétique du film, on ne veut pas quelque chose de trop brut, on cherche un côté naturel, dans l’image comme dans le jeu. Un peu comme un documentaire. L’idée est de réussir à se mettre à la place du personnage principal ou de sa mère.

Benjamin : On veut que le film soit sublimé par une esthétique plus naturaliste. Pas quelque chose de trop brut, on veut une esthétique réelle.

Benjamin Hermenier - Regarde-moi

Photo© : Yona Nicollo @yona.nicollo.ph

Et concernant le tournage ?

Lucie : On a fait beaucoup de tests avant le tournage, pour que ce soit le plus rassurant possible. Il y a un réel enthousiasme au sein de l’équipe, ça fait plaisir à voir et ça nous motive nous aussi.

Benjamin : On a des enjeux importants, notamment car il y a beaucoup de décors. On a une séquence avec du multi-caméra, où le personnage principal mange avec sa famille. Ça va être une très bonne expérience pour toutes les personnes de l’équipe, professionnellement parlant. Les directions qu’on va prendre vont beaucoup nous apprendre. Il faut réussir à couvrir le plus d’axes possibles, comprendre comment s’articule le repas, que fait chaque personnage… C’est une vraie chorégraphie.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour le film ?

Lucie : Une très bonne expérience de fin d’étude. On en parle beaucoup avec l’équipe technique, c’est le point final de notre formation, on l’attend depuis 3 ans. Globalement, tout se passe bien, ça nous donne confiance, on veut juste réussir à avoir la meilleure aventure humaine possible.

Benjamin : Réaliser un beau film, qui va toucher, qui va peut-être impacter un petit peu. On parle peu de ce sujet-là, alors que c’est partout. Ce n’est pas nous qui allons bouleverser les choses, mais si ce film peut toucher un peu les gens, on serait satisfaits et ravis.

 

 

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