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Rencontre avec Raphaëlle Payet, ancienne étudiante, artiste aux mille passions

  • campus Lyon
  • thème Rencontres
  • date 31.05.2022

Raphaëlle Payet (24 ans) a fait partie de la première promotion de CinéCréatis Lyon. Foisonnante, touche-à-tout (écriture, chant, slam, théâtre) la Lyonnaise est rapidement entrée dans le grand bain cinématographique en tant qu’assistante de casting sur « Nona et ses filles » de Valérie Donzelli, une série en neuf épisodes, diffusée sur Arte.

RETOUR SUR LES ANNEES CINECREATIS

Comment en êtes-vous arrivée à choisir la voie d’une formation cinématographique ?

J’ai toujours une attirance pour le milieu artistique. En classe de seconde, j’avais intégré une filière art et culture. Ensuite, j’ai fait une section littéraire en première et terminale.  J’envisageais d’être écrivaine puis je me suis dirigée vers la musique. J’ai chanté pendant des années à la Cigale de Lyon. Au total, j’ai fait 10 ans de chant. J’ai aussi écrit un album de slam. Cela ne me suffisait pas ! Un jour j’ai fréquenté le salon de l’étudiant. J’ai vu le stand de Cinécréatis. J’ai dit à mes parents : je crois que je veux faire du cinéma. J’ai eu un entretien avec la directrice de CinéCréatis Nantes alors que je postulais pour Lyon. Cela s’est bien passé. C’était parti !

Promo Cinécréatis (1)

Comment s’est déroulée votre intégration et votre cursus à CinéCréatis ?

J’ai fait le tronc commun. Ensuite, j’ai choisi la filière production.

Pourquoi la production ?

Je ne sentais pas du tout la post-production. Rester souvent derrière un ordi, ce n’est pas pour moi. L’image, c’est beaucoup de technique. Clairement, la production allait me mener vers mes objectifs. C’est large. On aborde le scénario, la direction de production, la régie, la direction de casting, etc… Le panel est vaste ! C’est là où je me retrouve le mieux.

Comment s’est passé votre cursus ?

Ce furent trois années incroyables. Les profs, les intervenants étaient très bien, très professionnels. Je pense en particulier à mon professeur d’analyse de l’image qui m’a énormément appris.  Cependant, j’ai le sentiment de ne pas être allée au bout de quelque chose. Est-ce de ma faute ? De celle de l’école ? Je ne sais pas ! En-tout-cas à CinéCréatis, il faut s’investir à fond.

PARCOURS PROFESSIONNEL

Comment s’est passée la transition entre les études, le film de fin d’études et le monde professionnel ?

J’ai présenté un projet professionnel au travers d’un film « La collection des tocs ». Je l’ai monté en solo en dix jours. C’était chaud en termes de timing. Je l‘ai écrit en une nuit. Au petit matin, j’ai appelé mon professeur qui m’a donné son feu vert. Tout s’est fait dans la précipitation mais tout s’est déroulé correctement.  Je suis très fière de ce film.

J’ai participé en tant que régisseuse avec toute la promo aussi au film de fin d’études réalisé par Sydney Roy-Aubin « Vous ne m’oublierez pas », une comédie. J’en garde de très bons souvenirs.

Pourquoi parler de tocs dans votre projet professionnel ?

C‘était une évidence. Je suis atteinte de tocs depuis ma jeunesse. Cela m’a permis de me libérer. Cela a changé beaucoup de choses dans mon quotidien. On m’a souvent dit « le cinéma ce n’est pas une thérapie ». Je n’aime pas trop entendre ces propos. J’estime que le cinéma est libre, que l’art en général est libre.

Affiche Film La Collection Des Tocs Cinécréatis

Votre intégration dans une équipe professionnelle ?

Lors d’un workshop à l‘école, je m’étais rapprochée d’un directeur de casting qui travaillait pour Arte. J’ai eu la chance, par son intermédiaire, d’être intégrée à Paris dans une production Gaumont, la série intitulée « Nona et ses filles » avec Miou-Miou, Virginie Ledoyen. En fait, c’était un stage pour compléter ma formation CinéCréatis. Avec le Covid, cela avait été décalé.

J’ai eu un entretien avec « Inkonito Casting » qui m’a recrutée en tant qu’assistante de casting et assistante chargée de figuration (recevoir candidature, donner la réplique aux postulants pour des rôles, faire des planches, sélectionner des photos, etc..). On a aussi fait du casting sauvage dans le quartier de la Goutte d’Or.  J’ai donc beaucoup travaillé en amont sur la série durant deux mois avant de la quitter en raison de problèmes de santé.

Qu’avez-vous retiré de cette première expérience professionnelle dans une série aussi importante ?

C’est très formateur. J’ai enchainé après les études. J’avais peur de me louper. Je dormais peu ! J’avais la pression. Aujourd’hui je pourrais refaire cela sans problème avec la maturité. J’ai rencontré Valérie Donzelli, la réalisatrice. C’est une personne que j’admire. J’ai adoré travailler à ses côtés.

Tournage Badwater Après études Production Asterism 4

Où en êtes-vous actuellement ?

J’ai bossé sur un court-métrage qui s’appelle « Badwater » de Matthieu Bourasseau, qui sort en juin.

J’ai commencé des études de théâtre avec « les Illuminés de Lyon ». Je me suis rendu compte que devenir comédienne m’attirait. En octobre 2021, j’ai été acceptée à l’école « Arts en Scène » à Lyon. Je continue ma formation théâtrale avec un but : devenir comédienne ciné.

Je vais aussi reprendre des études en juin. Un Master 2 en management culturel en alternance à l’école EAC Lyon. C’est une prolongation et un complément, en quelque sorte, de ce que j’ai appris à Cinécréatis.

Enfin, j’ai créé avec Nicolas Ribolzi, Matthieu Bourasseau, Clément Bonnard, une société de production « Asterism ».  Nous nous donnons l’ambition de produire des courts, des clips, des pubs mais aussi de soutenir des artistes et d’intervenir dans l’événementiel.

Que d’occupations ! Les journées ne font que 24 heures…Comment gérer tout cela ?

Je ne vous ai pas dit, j’ai aussi un emploi alimentaire pour les transports en commun lyonnais… Le problème de ma vie, c’est de ne pas me poser. Ma vie est un puzzle. J’enregistre aussi un album de slam sous le pseudo de Pyt. Je vais commencer à faire des scènes ouvertes.

Je n’ai pas abandonné le chant. J’ai rencontré la chanteuse Pomme.

Raphaelle Payet Tournage Badwater Après études Production Asterism 6

Un rêve ?

Pouvoir vendre un scénario à des boites de production. J’en ai écrit une quinzaine !  Dans un deuxième temps, je voudrais réaliser moi-même, notamment un qui s’appelle « Bruits de couloir ». Je souhaite le faire lire à Christophe Barratier. C’est un film musical.

EN CONCLUSION

Quels conseils donner aux étudiants et futurs étudiants ?

Ne pas se mettre la pression ! Profiter pleinement de ses études, ouvrir son esprit et s’intéresser à toutes les formes d’art. Il faut croire en ses rêves tout en restant humble.

 

Pour suivre les aventures de Raphaëlle :

Instagram : @raphaelle_payet ou @pyt

Site :http://asterism-prod.fr/